Réparer un évier bouché sous les regards curieux de petits patients convalescents qui font gaiement la ronde en tapotant des ballons multicolores. C’est ce qu’a vécu Armand (41), mécanicien-monteur au Limbourg néerlandais à bord de l’Africa Mercy. C’est au Cameroun qu’il a embarqué pour une période de deux mois. Nous lui avons demandé de nous faire part de son expérience.

Comment t’es-tu retrouvé embarqué pour Mercy Ships?

“Après l’athénée, j’ai fait des études d’ingénierie mécanique. Les dernières treize années, j’ai travaillé dans une entreprise qui construit de grands compresseurs. Ma fonction nécessitait de fréquents déplacements à l’étranger :chaque année quelque neuf mois loin de chez moi : au Pakistan, en Inde, en Russie…L’été passé, j’étais à l’œuvre à Rotterdam où j’ai vu à la télé un documentaire sur Mercy Ships. Il m’a tellement impressionné que le lendemain, j’ai contacté l’organisation.”

Pourquoi les Mercy Ships?

“La navigation m’a toujours charmé. En voyant l’opportunité de combiner les navires et une fonction dans le volontariat, j’étais convaincu. Une belle expérience qui m’a fait considérer le monde d’un tout autre œil, après treize années de raffineries et de plateformes pétrolières. Le documentaire est arrivé à point : à un moment où je souhaitais changer mon fusil d’épaule dans ma carrière. L’inscription menée à bien, j’ai donné ma démission à mon patron et je me suis embarqué sur Mercy Ships.”

Quelles étaient tes attentes en partant vers le navire?

“Je suis parti sans a priori: une grande aventure sur un grand bateau tout blanc, travailler pour une organisation qui réalise un formidable projet. Ensuite, l’on est empreint des couleurs et des impressions que l’on ne s’imaginait pas au préalable. Ce que je ne pouvais pas concevoir, entre autres, car elle ne m’était nullement familière, était la si grande collégialité entre les volontaires. Si par exemple, on est plongé dans la lecture d’un bouquin, le soir ou occupé à tapoter sur son iPad, un inconnu s’approche en te demandant comment était ta journée. Tout comme chez les personnes que j’ai rencontrées au bureau de Rotterdam, je me suis rendu compte à bord de leur engagement, de leur motivation, du ‘drive’ à venir en aide aux autres.”

Ta fonction à bord, mechanic/fitter. En quoi consiste-t-elle?

“Lorsque j’ai sollicité auprès de Mercy Ships, je souhaitais remplir une fonction en machinerie, mais à ce moment-là, le job n’était pas disponible. L’on m’a donc désigné la fonction de mechanic/fitter, une tâche de maintenance relativement vaste, à bord du navire. Une fonction qui me plaisait vraiment puisqu’elle me permettait de lier connaissance avec tout le monde. On s’occupe de l’airco dans les cabines, des appareils en cuisine, des cellules de réfrigération, des machines frigorifiques. Une porte coulissante à réajuster dans le rail, le débouchage des toilettes: tout y passe. L’ Africa Mercy est une ville flottante. Il y a toujours de la besogne.”