Mark Shrime Mercy Ships

Dr. Mark Shrime

Mark est professeur à la Harvard Medical School, coopérant du staff de la clinique pour yeux et oreilles du Massachusetts et chirurgien bénévole pour Mercy Ships. Il est chirurgien spécialiste ORL (gorge, nez, oreilles) et académicien influant dans le domaine du combat contre l’inégalité dans l’accès à la chirurgie dans le monde. Il travaille surtout à l’utilisation de meilleures méthodes pour l’amélioration des compétences médicales. Dans son cas spécifique, il s’agit d’améliorer les compétences chirurgicales et les méthodes employées dans les pays sous-développés. Il est professeur associé et directeur de l’Institut de Recherche pour la Santé mondiale de la Harvard Medical School.

Chaque année, pendant deux mois, le Dr Shrime interrompt sa tâche quotidienne pour retourner sur le navire-hôpital Africa Mercy. «Sincèrement, ce sont les deux mois par an qui m’aident vraiment à me concentrer sur les aspects pratiques de ma carrière médicale. Sur l’Africa Mercy, je fais moi-même les gestes que je puis analyser et étudier pour ensuite les transcrire et en parler. Cela m’aide à réaliser pourquoi je fais ce que je fais tout le reste du temps.»

A quoi ressemble donc «le reste du temps» du Dr Shrime ? Une partie concerne le «Lancet Commission of Global Surgery» qu’il décrit comme un bel effort de coopération. Le «Lancet» est une revue médicale anglaise remarquable qui étudie l’état actuel de l’aide médicale dans les pays à faible revenu. Dans cette perspective, la revue se fixe des objectifs précis à atteindre en 2030.

Mark : «Cette équipe de conseillers et de chercheurs originaires de 111 différents pays s’est réunie en se fixant l’objectif que chacun, partout au monde, ait accès aux services de santé essentiels sûrs et abordables quand il en a besoin.»

«Les quatre piliers essentiels – disponibilité, sécurité, accessibilité financière et en temps opportuns – signifient que chacun doit avoir accès à toute intervention médicale, sans qu’elle soit limitée pour autant aux opérations chirurgicales. Il est ainsi reconnu que, mondialement, il y a 5 milliards de personnes qui n’ont pas accès aux soins chirurgicaux nécessaires.»

«Ainsi il y a parfois une salle d’opération, mais celle-ci n’est pas sécurisée, ou il y a une bonne salle d’opération, mais elle est inabordable financièrement. Voilà quelques-uns des nombreux problèmes des soins médicaux actuels dans ces pays et il est impossible de les résoudre en ajoutant seulement des blocs opératoires, ou par la seule formation des chirurgiens. Pour régler ce problème, il faut considérer l’ensemble et tout prévoir, mais alors vraiment tout.»

«Il est impératif de tenir compte de l’infrastructure et des nécessités de base comme l’électricité, l’aspiration de l’air et de l’eau, la formation et la technologie biomédicale. Ce n’est vraiment pas facile de réaliser tout cela. C’est une des raisons, sans doute, qui explique pourquoi les soins médicaux n’ont jamais été orientés sur tous ces facteurs. Mais si on est capable de réaliser tout cela, il sera possible en théorie de valoriser l’ensemble des soins médicaux et de les étendre.»

Quel programme ! Reste-t-il du temps libre à côté de tout cela ? Apparemment oui. Quand le Dr Shrime n’a ni opération, ni consultation, il soigne sa condition physique. Il y a plusieurs années, constatant un début d’embonpoint, il s’est mis à réfléchir sérieusement à sa santé. Il a commencé par faire de l’alpinisme comme hobby, ce qui, petit à petit est devenu une passion pour les courses d’obstacles. Dans une impulsion, il a participé à des essais pour le show télévisé «American Ninja Warrior» et il a même été sélectionné. Mais son premier tour n’a jamais paru à la télévision, ce qui n’empêche pas Mark de continuer à s’entraîner activement. Il veut à tout prix atteindre la finale nationale de l’«American Ninja Warrior» et trouve les manières les plus créatives pour s’entraîner sur le navire.

A-t-on vraiment besoin des capacités Ninja pour survivre sur «l’Africa Mercy» ? Pas du tout ! Ecoutons le Dr Shrime : «J’aime les personnes fantastiques avec lesquelles je travaille. Ce n’est pas n’importe quel hôpital, c’est plutôt une famille, un groupe d’amis. Nous mangeons ensemble, faisons des excursions ensemble, ou des jeux et sommes parfois dans la salle d’opération jusqu’à 1 heure du matin, pour y travailler ensemble. Je n’ai jamais rencontré une telle camaraderie et fraternité dans les hôpitaux où j’ai travaillé jusqu’ici. Il s’agit d’un «soin total» dans le sens large du mot, et c’est ainsi que ce devrait toujours être !»