Eric vis

Eric Vis

Eric Vis, assistant aide opératoire est un ‘Mercy Shipper’ invétéré. En effet, il totalise d’ores et déjà six années d’activité à bord, à des périodes plus courtes ou plus longues, tant à bord de l’Anastasis qu’à celui de l’Africa Mercy. En outre, un jour par semaine, il travaille en tant que recruteur médical auprès de Mercy Ships Holland. Dernièrement, nous avons repéré Eric dans la salle d’opération de l’Africa Mercy.

Comment êtes-vous entré en contact avec les Mercy Ships ?
“C’était en 1994. Je souhaitais faire du volontariat et je voulais donner un sens à ma vie. Via une autre assistante opératoire, j’ai été orienté vers les Mercy Ships. La perspective de travailler à l’étranger en pratiquant ma profession m’enchantait. Après ma formation, j’ai sauté sur l’opportunité de travailler pendant trois mois au Ghana. J’étais tellement enthousiaste que je me suis engagé à prolonger mon stage à bord de l’Anastasis. A présent je suis marié, j’ai deux fils (13 et 10 ans). Voilà pourquoi j’y retourne pour de plus courtes périodes.”

Qu’est-ce qui vous a tant enthousiasmé à bord de l’Anastasis au Ghana ?
“C’était un travail riche de sens. Les résultats concrets étaient visibles. Je me réjouissais de faire la différence dans la vie de plusieurs êtres humains, tant sur le plan social et physique que psychique. En outre, la manière de coopérer à bord me plaisait beaucoup : la convivialité de chacun, l’amabilité, la généreuse solidarité des collègues, plus particulièrement entre ceux qui eux aussi vivaient à bord pendant une période plus longue. Ensemble, nous accomplissions de grandes choses, des interventions médicales qui duraient jusque quatorze heures.”

Ce travail ne peut-il être considéré comme une goutte d’eau dans l’océan ?
“Cette question m’amène toujours à la réflexion du Dr. Gary, le médecin qui habite et œuvre sur le navire depuis trente ans:” On ne peut changer le monde, mais il est possible de changer le monde d’une personne.” Non seulement, on aide une personne à se défaire de son problème, on lui rend la vie, de nouvelles chances. Mercy Ships comble le vide des personnes qui sont dans l’incapacité d’obtenir de l’aide, pour qui l’argent demeure un problème constant. J’ai vu des patients qui avaient la trachée à moitié comprimée à cause d’un problème de thyroïde, ou souffrant d’une hernie inguinale de 40cm ! Pour eux, il est possible de changer le monde. D’autre part, il reste tant à faire. Nous sommes présents au Bénin pour la cinquième fois et les files d’attente sont toujours aussi longues. Les soins de santé en Afrique de l’Ouest s’améliorent à une lenteur exaspérante. Souvent, les médecins qui ont suivi une formation partent à l’étranger.”

Avez-vous constaté de grands changements à bord, au fil des années ?
“Surtout dans le domaine de la technique, il y a une évolution considérable. A bord de l’ Anastasis, nous disposions d’un matériel de base. Nous utilisions quelquefois des appareils antiques et n’avions même pas de ventilateur automatique pour procurer aux patients une assistance respiratoire (nous le faisions manuellement, à l’aide d’un ballon que nous pressions). L’air conditionné faisant défaut, l’Anastasis qui se ployait sous un soleil de plomb se changeait en véritable four ! Mais nous nous débrouillions. En 2012, j’étais à bord de l’ Africa Mercy pour la première fois. J’ai été bouleversé de constater que la section s’était résolument développée, bénéficiant d’un équipement et d’instruments de qualité, de salles d’opération plus vastes et de procédures améliorées. Grâce à la présence d’un scanner CT, il nous était désormais possible d’élargir l’éventail des interventions chirurgicales et de prendre des décisions plus adéquates.”

Comment se représenter une journée moyenne dans la salle d’opération ?
“La journée commence par un briefing pour toute l’équipe dans la salle d’opération, à 07.30. Il est essentiel que tous soient présents. Nous passons en revue les patients, les risques etc. Ensuite, nous entamons les opérations et nous finalisons le programme. J’assiste lors des interventions. Je prépare le matériel indispensable, le présente au chirurgien que j’assiste durant toute l’intervention. En général, nous terminons entre 17.00 et 18.00.”

Quel est pour vous l’attrait persistant du navire ?
“A bord de l’Africa Mercy, on peut aider de manière très concrète les personnes dans le besoin. J’estime que c’est important. En plus, il y règne une solidarité sans pareille. A bord, l’on se sent immédiatement intégré à la famille Mercy Ships. Formidable d’y travailler et de s’engager ensemble, de manière altruiste. Non ?”