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La gestion ‘en attente’, place au nettoyage!

Dans la vie courante, elle est banquier et membre du conseil auprès de Mercy Ships Nederland : Nicole van de Hoeve (46). Récemment, elle a pris l’engagement de bénévole comme femme de ménage à bord de l’Africa Mercy. ‘Un travail bougrement dur, mais particulièrement gratifiant.’ Nicole a la parole.

Comment êtes-vous entrée en contact avec Mercy Ships?

‘De manière un peu cocasse, en fait. En 1997, j’ai déménagé dans un autre appartement à La Haye. A un certain moment, j’ai trouvé dans la boîte aux lettres de la personne qui avait quitté les lieux depuis plus d’un an, un courrier de Mercy Ships. Ne sachant pas l’adresse du destinataire, j’étais dans l’impossibilité de lui faire parvenir le document. Mais la combinaison ‘navire’ et ‘noble cause’ m’a incitée à décacheter l’enveloppe. Mercy Ships me captivait. J’ai commencé comme donatrice et cinq années plus tard, je me suis engagée en tant que femme de ménage pendant un mois, en compagnie d’une amie à bord de l’Anastasis amarré en Gambie à ce moment-là. Ce que disent tous les bénévoles, je le dis à mon tour: ‘Je veux y retourner’. Cela m’a pris plus longtemps que prévu. Entretemps, j’ai travaillé pendant deux ans comme bénévole une journée par semaine au bureau de Mercy Ships Nederland et à présent, je fais partie de la direction. Au mois de mars passé, seize ans plus tard, j’ai enfin regagné le navire en tant que bénévole.’

D’où votre enthousiasme pour Mercy Ships?

‘Si vous vous souciez de tangibilité, de traçabilité de l’argent donné: directement à l’assistance des patients, dans ce cas, Mercy Ships vous conviendra. Après l’opération, les personnes sont réintégrées dans la société. Un impact mesurable. Fantastique, non?’

Vous avez repris votre tâche de femme de ménage à bord. Quelles sont vos impressions?

‘C’était drôlement dur. Nettoyer et désinfecter pendant 6,5 heures par jour avec ou sans airco (25-33°C), c’est une âpre tâche. Tant que j’étais à bord, je me disais : ‘Plus jamais ! Le travail est trop dur. Mais depuis que je suis rentrée, il y a à peine quatre jours, j’ai hâte d’y retourner. Un petit avantage: après avoir passé une semaine à bord du navire, j’avais retrouvé toute ma souplesse. J’en suis sortie en pleine forme. Et l’appréciation à bord est énorme, ce qui est loin d’être déplaisant. Je travaillais avec de nombreux hommes à la journée camerounais, des autochtones qui nous aidaient. Ils travaillaient d’arrache-pied, en chantant haut et fort. Un plaisir de les voir, vraiment.’

Quel était votre programme de la semaine?

‘L’équipe se composait de quelque dix-sept personnes. Chaque jour, il fallait s’occuper d’un pont, en coopération avec quelques collègues. Grâce au roulement, le travail était varié. Nous commencions à 8h, après une heure et demie, une brève pause était insérée et après, nous travaillions jusqu’à midi. Suivait un nouvel arrêt et vers 17h, la journée de travail prenait fin.’

‘L’espace de travail englobe la quasi-totalité du navire. Souvent, je prêtais main-forte à l’équipe de nettoyage dans les salles d’hôpital. Tandis que les patients passaient un moment à l’extérieur, sur le pont, nous disposions d’une demi-heure pour faire le nettoyage. Nous étions en nage après ce boulot super important car il est primordial d’éviter que les maladies ne se transmettent, faute d’hygiène dans les salles.’

‘En fin de journée, j’aimais sortir les poubelles. A ce moment-là, je passais tout près des patients en attente. Un beau moment pour avoir un contact. Les patients, dont souvent de jeunes enfants sont contraints d’attendre de longs moments dans une tente, dressée sur le quai. Exemplaires, ils ne bronchent pas et attendent patiemment. Sympa de jouer au ballon ou de jouer avec les enfants pendant quelques minutes.’

‘Le mercredi était la journée ‘deepcleaning’. Pas ma tasse de thé… Armée de Cif, d’une brosse à dents et d’un tournevis, il fallait par exemple nettoyer les siphons de douche des douches publiques. Dévisser à genoux les siphons et les récurer. Je me rappelle que je me disais: ‘Est-ce que vraiment, rien me m’est épargné? Une rude leçon d’humilité.’

Avez-vous vite trouvé vos repères, à bord?

‘Bien sûr. On se sent rapidement à l’aise grâce à l’accueil chaleureux de chacun. Au réfectoire, on a tout de suite un convive, quelqu’un qui prend place à côté de vous et qui s’informe si tout va bien, d’où vous venez, ce que vous faites. L’amitié se forge en un tour de main. Je logeais dans une cabine agréable, en compagnie de huit personnes. Et personne qui ronflait!’

‘Se retirer un instant dans un endroit calme n’est pas une sinécure. Soit l’on se couche de bonne heure et l’on tire le rideau devant son lit, soit l’on va à la recherche d’un coin tranquille à bord du navire. Tout un art !’

Avez-vous eu de nombreux contacts avec les patients?

‘Après la journée de travail, j’étais souvent harassée et pourtant, j’ai souvent rendu visite aux patients. Jouer avec des ballons dans le corridor était une activité dont raffolaient les enfants. J’ai également assisté à une Dress Ceremony, une cérémonie orchestrée pour les femmes rétablies après une fistulotomie.’

‘Adana est une patiente qui m’a beaucoup impressionnée. En ce moment même, elle doit subir une nouvelle intervention au visage, là où une tumeur était localisée. Elle a été opérée à plusieurs reprises déjà, mais à chaque fois des complications sont survenues. J’espère que tout s’arrangera pour elle!’

Avez-vous fait des excursions au Cameroun?

‘J’étais libre pendant le weekend et une fois, nous avons exploré l’intérieur du pays. Le Cameroun assemble tout ce qui se retrouve en Afrique. C’est pourquoi on l’appelle quelquefois ‘la petite Afrique’. Nous avons visité une ’garderie’ pour chimpanzés. Une autre fois, nous avons fait une excursion dans la jungle en bateau. L’opportunité de visiter le pays est un beau bonus. J’ai quelquefois pris un repas dans un resto camerounais et plusieurs hôtels avaient l’hospitalité d’offrir l’accès à leur piscine aux bénévoles de Mercy Ships. Chouette!’

Vous sentiez-vous un peu membre de direction de Mercy Ships Holland à bord du navire?

‘Pendant mon séjour à bord, j’ai conversé avec de nombreux Néerlandais. Je leur ai demandé quelle était leur expérience de Mercy Ships. Quelles modifications apporteraient-ils? En quoi les Pays-Bas peuvent-ils aider encore davantage Mercy Ships ? Toujours intéressant d’entendre leurs diverses expériences. Et moi-même, j’ai été frappée une fois de plus de constater l’importance de la logistique pour gérer l’Africa Mercy. Le centre de distribution européen à Rotterdam et les collaborateurs faisaient l’objet de louanges abondants. C’était bon à entendre !’

Maintenant que vous êtes rentrée, qu’est-ce qui vous manque le plus?

‘L’interaction avec les personnes à bord du navire. La polyvalence et le fait d’avoir un objectif commun. J’espère que dans la période de travail suivante, en Guinée je pourrai passer à nouveau quelques semaines à bord. De toute façon, je n’attendrai plus seize ans avant d’y retourner ! ‘

A conseiller?

Oui, chacun devrait ajouter Mercy Ships sur sa Bucket List ! le travail à bord est la plus belle chose que l’on puisse faire pour autrui. Que l’on opte pour un travail ménager ou pour une mission dans la salle d’opération, ce navire a un impact indéniable sur chacun qui s’y engage. Ce que l’on emporte est si enrichissant, une expérience qu’on ne pourra jamais vous enlever!’