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William a recouvré la vue

William attend patiemment que le pansement de son œil droit soit enlevé. Cet homme de vingt-neuf ans se tient très tranquille pendant qu’on rince son œil. Il ouvre doucement les yeux tandis que tous dans la chambre, notamment sa femme et son fils de cinq ans, retiennent leur souffle. Tous se demandent: “l’opération a-t-elle rendu la vue à William ?”

Il y a trois ans, William avait une vue parfaite. Il avait sa propre affaire, la vente de vêtements sur le marché local. Il menait une vie familiale agréable avec sa femme et son fils de deux ans. A un moment donné, William a commencé à avoir des problèmes de vue. Cela a commencé par son œil droit qui ne voyait plus que des ombres. Quelques mois plus tard, le problème s’est étendu à l’œil gauche. William n’était plus capable de faire la distinction entre les personnes. Il ne pouvait plus travailler non plus.

A cause de son handicap, William restait à la maison et préparait les repas. Sa femme, Elise, était le seul soutien de famille. A cinq ans, Unida faisait fonction d’yeux pour son père. Unida recevait la monnaie au marché, arrêtait le trafic et prévenait son père des obstacles sur la route. William était terriblement affligé parce qu’il était devenu un fardeau pour sa femme et son fils et qu’il aurait voulu lui-même être le gagne-pain et prendre soin de sa famille.

Unida conduisait son père à travers le village. Il manquait souvent à l’école comme il était appelé à aider son père vu que sa mère était l’unique gagne-pain.

“Je souffre profondément de dépendre de mon fils et de ma femme. C’est moi qui devrais prendre soin d’eux. Je devrais être l’homme fort mais maintenant, c’est moi qui ai besoin d’aide. Cela me pèse énormément.”

William avait essayé pendant une année entière de trouver un moyen de guérir. Finalement, on lui a diagnostiqué un diabète. La cataracte peut en être un effet secondaire néfaste – comme dans le cas de William. L’insuline a permis de contrôler le diabète de William mais pas d’éliminer la cataracte.

William avait la cataracte aux deux yeux, ce qui signifiait qu’il pouvait seulement voir des ombres. Il n’avait plus pu voir sa famille depuis deux ans.

Des spécialistes locaux ont examiné les yeux de William et lui ont annoncé une bonne nouvelle : ils étaient capables de guérir la cataracte. Cependant, l’opération coûterait fort cher. Une intervention chirurgicale reviendrait pour William à 600.000 Aiary, l’équivalent de 220 euros, pour chacun des yeux. La nouvelle a complètement démoralisé William. Comment pourrait-il, sans travail, de se permettre cette opération ? Le revenu moyen à Madagascar s’élève notamment à 240 euros par an.

William était désespéré. C’est alors qu’il a entendu que Mercy Ships offrait gratuitement des opérations de la cataracte à bord de son navire-hôpital.

Dès qu’il a appris cette nouvelle, William s’est mis en route pour le navire-hôpital de Mercy Ships. Le Dr. Ralph Crew, un ophtalmologue bénévole originaire des Etats Unis, a examiné les yeux de William et a approuvé son opération dans les 48 heures. William ne se tenait plus de joie. Il s’imaginait guéri avant même l’opération. “J’en suis personnellement persuadé. Je crois dur comme fer que je pourrai à nouveau voir dès qu’ils auront enlevé le pansement,” disait-il.

Le Dr. Ralph Crew a réalisé une opération de routine d’une vingtaine de minutes sur l’œil droit de William, le plus atteint par la cataracte. William a ensuite attendu 24 heures jusqu’à ce que son pansement puisse être enlevé pour voir le résultat.

24 heures après l’opération, l’équipe de Mercy Ships s’est jointe à William, en compagnie de sa femme et de son fils, pour constater le résultat… qui ne s’est pas fait attendre. Une fois le pansement enlevé, l’œil opéré s’est immédiatement tourné vers la lumière. William regardait partout dans la chambre jusqu’à ce que son regard se pose sur son fils, son guide des deux années passées – son fils qu’il n’avait plus pu voir.

William était capable de voir de son œil droit et voyait de nouveau pour la première fois en deux ans sa femme et son fils. Le visage de William s’est illuminé d’un large sourire: “je peux voir mon fils !”

S’en est suivi un mélange de joie et de pleurs dans la chambre. Le test de la vue réalisé peu de temps après a révélé que non seulement William pouvait voir, mais qu’il pouvait même voir très bien. Une opération de 20 minutes – rendue possible par nos donateurs et bénévoles du monde entier, ainsi que par la confiance de William – avait permis à une famille de Madagascar de retrouver le bonheur.

Avant de rentrer à sa maison, qu’il n’avait plus vue depuis deux ans, William a laissé le message suivant à l’attention des donateurs qui avaient rendu cette opération possible: “Je souhaite qu’ils continuent leurs bonnes actions. Les malades qu’ils ont aidés ne seront jamais capables de leur rendre la pareille. Je ne pourrai jamais leur revaloir le bien qu’ils ont fait pour moi, mais je leur serai éternellement reconnaissant.”

Quant à Unida, il est redevenu le garçon de cinq ans qui joue et va à l’école maintenant que son père a recouvré la vue et que William ne dépend plus de son fils.